L'enfance de René Goscinny
Comme chaque histoire, celle de Goscinny a un début. Laissez-nous vous la conter. Elle commence au début du vingtième siècle, dans la capitale française...
Les Beresniak et les Goscinny
Né d’Anna Beresniak et de Stanislas Goscinny en 1926, René grandit dans une famille d’immigrés juifs originaires d’Europe orientale. Si Goscinny a une attirance si forte envers la littérature et le papier, on pourrait penser que c’est en partie grâce à sa famille. En effet, ses grands parents possédaient une imprimerie, dans laquelle une multitude de langues étaient parlées.

Bien que Goscinny n’ait pas eu l’occasion de visiter l’imprimerie familiale, on imagine sans problème que ses parents l’aient poussé rapidement vers la lecture.

Aussi, on verra plus tard l’impact qu’auront eu les racines de Goscinny sur ses oeuvres, et particulièrement les premières. Parmi les plus fameux numéros d’Asterix et Obelix, on retrouve les thèmes de l’intégration culturelle, de la migration ou encore de l’injustice. Autant de thèmes faisant écho aux traumatismes symptomatiques de tant de familles juives d’Europe de l’Est.
Une enfance multiculturelle
Très tôt après la naissance de René, son père quitte l’Europe pour Buenos Aires pour y travailler en tant qu’ingénieur chimiste. Là-bas, Goscinny est scolarisé dans une école française. Il y apprend les fondements de la culture francophone, celle que l’on retrouvera bien plus tard dans ses oeuvres majeures. On pourrait penser que ce multiculturalisme caractéristique de Goscinny lui forge un caractère aventurier et ouvert d’esprit. Un cocktail idéal pour un bon scénariste plein d’humour !

Il sera diplômé d’un bac à ses 17 ans et envisage dès lors d’intégrer l’école des Beaux-Arts. Ses espoirs seront néanmoins réduits à néant par la brusque mort de son père, d’une hémorragie cérébrale.

Dans les années 1945-47, il s’illustre dans sa contribution à la rédaction de la revue de sa classe Notre Voix ou encore dans Quartier Latin au collège, témoignant d’un esprit engagé et désireux d’être entendu.
Les séquelles de la guerre...
Dès le début de la Seconde Guerre mondiale, Goscinny s’essaye à la caricature et aux croquis de personnalités politiques ou de ses proches. En caricaturant, entre autres, Adolf Hitler, Benito Mussolini et des officiers SS, il montre la haine qu’il porte aux régimes fascistes.

Malheureusement, la partie de sa famille restée en Europe subit de plein fouet la répression allemande : plusieurs de ses oncles mourront en déportation dans les camps d’Auschwitz et de Pithiviers et une partie de sa famille ne donnera plus jamais de nouvelles.

Sans soutien, la petite famille se voit obligée de trouver un travail. René devient ainsi comptable dans une fabrique de pneus avant de passer dessinateur dans une agence publicitaire. Cette situation dure quelques temps, confère à Goscinny une première expérience de dessinateur et lui permet de côtoyer le monde de l’illustration.

Toutefois, les Goscinny, à l’exception du frère de René qui préfère rester au Brésil, embarquent pour New-York, terre d’espoir et d’opportunités en 1945.
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